La gestion et la circulation de la monnaie
La monnaie en circulation dans nos sociétés est fiduciaire, divisionnaire et scripturale, c'est-à-dire qu'elle est à la fois matérialisée sous la forme de pièces et billets, mais aussi directement disponible sous une forme écrite, sur un livre de compte, par exemple. Ces deux monnaies ont des étapes de gestion et de circulation bien différentes.
Gestion et circulation de la monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire et divisionnaire comprend l'ensemble des billets de banque et pièces de monnaie métalliques créés à l'initiative du ministère de l'Économie. Les billets sont directement imprimés par les banques et mis à disposition des clients. Certaines grandes institutions monétaires, comme la Banque de France, assurent tout le processus de fabrication des billets, grâce à des outils performants. Ainsi, la fabrication du papier requiert un savoir-faire et un matériel de précision dont peu de banques centrales sont équipées.
La circulation de cette monnaie est dépendante du rythme de nos sociétés. Même si une diffusion régulière est mise à place sur l'ensemble des territoires, certaines périodes sont propices à une circulation plus importante de monnaie. Par exemple, les salaires mensuels sont couplés à une intense diffusion sur le territoire. Les fêtes de Noël provoquent également une circulation plus dense de monnaie. Cette monnaie approvisionne les caisses des banques depuis le siège national du pays et ses succursales régionales et locales qui assurent sa répartition.
Dans la mesure du possible, la circulation de la monnaie s'adapte aux fluctuations économiques et aux disparités géographiques.
Après sa distribution dans les banques, la monnaie est triée par l'intermédiaire d'outils de triage spécialisés. Cette étape primordiale vise à évacuer du flux de distribution des billets inutilisables. Les pièces de monnaie sont également soumises à ce tri. Il n'est pas rare de voir sortir du circuit des pièces usées et illisibles et des pièces issues du faux-monnayage. La monnaie peut alors à nouveau être mise en circulation.
Gestion et circulation de la monnaie scripturale
À la différence de la monnaie fiduciaire et divisionnaire, la monnaie scripturale ne bénéficie pas d'une gestion et d'une circulation physique. Elle correspond à l'écriture sur un compte de la totalité de la monnaie que possède un individu ou une institution. Autrefois gérée par l'intermédiaire de registres, elle s'est aujourd'hui informatisée.
Elle est à l'origine d'un important tournant dans l'évolution de la monnaie puisqu'elle a pris le dessus sur la monnaie fiduciaire et divisionnaire, qui ne représente que 10% du flux. Les transactions avec monnaie scripturale sont donc largement privilégiées dans notre société actuelle. Cette augmentation de la monnaie scripturale a ainsi participé à la dématérialisation de la monnaie.
À titre d'exemple, la monnaie scripturale circule d'au moins cinq manières différentes en France.
La circulation la plus fréquente se fait par l'intermédiaire de la carte bancaire, principal moyen de transaction. À elle seule, elle englobe trois différents flux de circulation. Premièrement, elle permet le retrait de billets dans les distributeurs grâce à sa fonction carte de retrait. Dans un second temps, elle sert de carte de paiement et permet d'effectuer des transactions d'achat auprès d'institutions commerçantes. Enfin, certaines cartes bancaires possèdent la fonction carte de crédit, qui permet d'effectuer une transaction en plusieurs fois, que l'argent soit disponible ou non sur le compte de l'émetteur.
Le chèque bancaire est un outil de transaction monétaire matérialisé sous la forme d'un papier. Émis par la banque de l'émetteur, il permet d'effectuer un paiement au même titre que la carte bancaire et contient les principales informations du compte.
Le virement, qu'il soit automatique ou manuel, permet de faire transiter une somme d'un compte à un autre, à la demande de l'émetteur. Il peut concerner un paiement temporaire ou un paiement régulier. Un virement bancaire peut s'effectuer en agence bancaire ou directement en ligne lorsque l'émetteur en a la possibilité.
Inversement, la monnaie scripturale peut aussi circuler sous la forme de prélèvements automatiques. Il s'agit, pour un paiement régulier, de donner l'autorisation directe à l'institution concernée par le paiement de prélever la somme sur le compte de l'individu.
Enfin, toujours pour effectuer un paiement, le TIP (Titre Interbancaire de Paiement) est un document émis par l'organisme à payer et renseigné par le payeur pour que celui-ci soit prélevé de la ou les sommes en question. Au même titre que le prélèvement automatique, celui-ci se présente sous la forme papier et induit la signature de payeur, mais il est utilisé pour des transactions temporaires.